Hors ligneMessageNorthSide » mar. 16 avr. 2024 19:30
Lille - Aston Villa : plus de 2600 supporters anglais sous surveillance
Ce ne sont plus les supporters d’Aston Villa des années 80, impliqués, pour certains, dans des actes de violence en Belgique ou aux Pays-Bas. Les clubs anglais et leurs fans ont fait leur retour en Coupe d’Europe en 1990 – Aston Villa était alors engagé en Coupe UEFA – cinq ans après leur exclusion consécutive au drame du Heysel, et un grand ménage a été fait dans les tribunes du pays désormais quasi aseptisées, sans réels ultras ni de groupes importants constitués. Les fans actuels des « Villans » n’ont pas la réputation d’être dangereux, plutôt le genre à squatter les bars en buvant des bières et en chantant, sans chercher querelle, avant de se rendre, souvent assez tardivement, au stade.
En juillet 2002, ils avaient débarqué à 600 pour une demi-finale aller de coupe Intertoto (1-1 à Grimonprez-Jooris). Plus récemment, ils sont passés en France pour un match de préparation à Rennes à l’été 2023, rassemblés à 1 300 au Roazhon Park sans incidents particuliers. « Ils ont agité le centre-ville avec passion mais dans le calme », observait alors Ouest-France.
Vigilance sur l’alcoolémie et les sans-billet
Ce jeudi, il seront 2621 (pour l’UEFA le parcage visiteurs, limité à 1000 en Ligue 1, représente 5 % de la capacité commerciale du stade, ici un peu plus pour des raisons logistiques) pour un match qui se jouera à guichets fermés. Outre l’alcoolémie, la préfecture du Nord craint surtout la venue de personnes démunies de billet, qui pourraient être jusqu’à 1000 selon les différents renseignements.
Elle a pris un arrêté d’encadrement, qui pose surtout les bases juridiques en cas d’intervention. Il leur interdit le stade et son périmètre et aussi pour tous, classiquement de se prévaloir de la qualité de supporter d’Aston Villa hors du parcage et de la zone réservée sur le parvis, autour de la porte I, qui sera protégée par des barrières mobiles et des forces de sécurité. S’il n’y a pas de cortège prévu, on a toutefois du mal à imaginer que les supporters anglais ôtent toute référence « claret and blue » (bordeaux et bleu, les couleurs du club) et s‘abstiennent de chanter en chemin…
Ceux qui voyagent de façon organisée (deux vols charters spéciaux notamment ont été affrétés) ne seront pas escortés, au contraire de beaucoup de matchs de championnat ; on les retrouvera en ville, dans Lille, en journée. Beaucoup viendront par Eurostar comme en voitures particulières et se rendront à Pierre-Mauroy par leurs propres moyens. La préfecture conseille la ligne 1 du métro.
À l’aller, 1300 supporters lillois avaient assisté au match (2-1), après avoir mis l’ambiance dans le centre de Birmingham, sans incidents. Le retour est classé à risque 2/5 par la DNLH, la division nationale de lutte contre le hooliganisme. Il reste sensible et potentiellement à risque dans un contexte international exacerbé.
À l’intérieur du stade, le LOSC a ainsi mobilisé 800 agents de sécurité (un peu moins de 500 sur un match standard de L1, un peu plus de 800 contre Marseille) qui veilleront aussi à ce que les supporters adverses qui ont acheté des billets grand public, hors parcage, (et repérés par une adresse en Grande-Bretagne) se tiennent à carreau. Alentour, le dispositif des forces de l’ordre est également d’envergure, fort d’environ 250 personnes, brigades canine et équestre en appui.