Alias Fr a écrit :- vu le taux d'urbanisation de la France a plus de 80%, y a clairement pas que le rural.
dodger a écrit :L'erreur !
Les 80% c'est un chiffre très discutable sur le fond. Ça englobe tout le periurbain et une bonne partie des territoires ruraux sous l'influence des métropoles (selon les modélisations des espaces vécus). Au niveau de la sociologie politique, il faut distinguer les petites et moyennes villes non polarisées par les métropoles du reste de la population urbaine. Dans les agglomérations, donc ville-centre +banlieue (qui concentrent les populations immigrées), le RN fait des scores très en dessous de ses standards nationaux.
Tout ça pour dire que l'argument qui consiste à dire que les gens votent bien plus RN parce qu'ils sont effectivement victimes de la violence et/ou des incivilités des immigrés/etrangers/assimilés comme tels, ça ne tient pas.
Alias Fr a écrit :- même en admettant que l'insécurité relève plus du sentiment que d'un problème concret, qu'est-ce que ça change? Ils votent et ils ont la meilleure discipline électorale du pays...donc même en supposant que c'est un faux problème, tu ne peux pas l'ignorer en tant qu'homme politique.
Quand même... En quoi c'est un problème que la moitié du pays soit prête à voter pour un parti qui promet de régler un problème qui n'en est pas un ? Ce sentiment, il ne sort pas de nulle part, il est nourri, par l'information et la désinformation. Par le manque de sérieux, de déontologie, d'indépendance ou par la quête aveugle d'audience des principaux médias du pays. Et courir bêtement derrière le RN sur ces thématiques, à part nourrir, dans un cercle vicieux, la légitimité des thèmes qu'il aborde (jusqu'à la névrose obsessionnelle), ça a donné quels résultats jusqu'ici ?
dodger a écrit :La typologie du RN de Marine Le Pen 'est très très loin de celle du FN de Jean Marie Le Pen.
Je suis bien d'accord avec ça. C' est un parti qui parvient à aimanter une bonne partie du vote contestataire, et ça va au delà d'une simple logique xénophobe. Néanmoins, comme l'a rappelé très bien Milenko, c'est un parti qui n'a pas vraiment d'idéologie en dehors de sa posture identitaire (au sens très large). En tordant à 90 ou 180° tout son programme, il conserve toujours une même base électorale à laquelle viennent s'agréger de nouveaux électeurs. Et le dénominateur commun, ça reste quand même une tolérance forte à la stigmatisation des minorités, en particulier les arabes/musulmans, et une ligne traditionaliste (à l'origine d'ailleurs de paradoxes intenables, sur la laïcité, les questions sur la fin de vie ou l'avortement, par exemple, sur lesquels les médias traditionnels sont particulièrement faibles quand il s'agit de confronter les dirigeants).