Tourcoing et autour de Tourcoing Pourquoi, malgré la déception, ils vont continuer à supporter du LOSC L’envahissement du terrain à la fin de la rencontre entre Lille et Montpellier était ce lundi au cœur des conversations des supporters tourquennois du LOSC. Au café le Chagnot, leur siège, ils évoquaient une saison catastrophique, tout en gardant foi en l’avenir.
Par Mathieu Thuillier Tuesday, March 13, 2018 - 10:23
Au café Le Chagnot, rue de Gand à Tourcoing, qui – depuis 2010 – héberge une section de supporters du LOSC (80 adhérents), c’est la soupe à la grimace. L’envahissement de la pelouse du stade Mauroy, à la fin du match entre Lille et Montpellier, samedi soir, est dans toutes les conversations. Ce lundi midi, on refait et on refait encore l’après-match.
« C’est choquant ce qui s’est passé. On n’agresse pas des joueurs », débattent au comptoir deux abonnés. Franck Deffenain, responsable de la section tourquennoise, était en tribune, à deux pas des fauteurs de trouble.
« Dès le coup de sifflet final, on les a vus débouler sur la pelouse. C’est une grosse bêtise. Faire ça, c’est se tirer une balle dans le pied. Le prochain match contre Amiens, on aura besoin de tout le monde et on jouera peut-être à huis clos. On va attendre les sanctions », pose-t-il, fataliste.
« C’est bien d’être supporter quand tout va bien, mais c’est quand ça va mal qu’il faut être derrière le club. »Lui-même avait appelé sur la page Facebook du Chagnot à l’union sacrée jusqu’à la fin du championnat.
« C’est bien d’être supporter quand tout va bien, mais c’est quand ça va mal qu’il faut être derrière le club. »« Un cauchemar »En pleine lecture de la presse, Grégory, supporter belge du LOSC, est lui aussi totalement dépité.
« On passe du rêve au cauchemar ! » Sur les murs du café, au milieu des écharpes et des photos de déplacements aux quatre coins de l’Europe du foot, le classement des Dogues a été affiché. Dix-neuvième.
Franck Deffenain est le responsable de la section tourquennoise des supporters du LOSC.Au-delà de la colère ou de la déception, c’est un énorme sentiment de gâchis qui domine.
« En début d’année, on nous a vendu un beau projet, des promesses, et on ne se retrouve à vivre une saison catastrophique », rapporte Franck Deffenain, 53 ans. Lui qui suit le LOSC
« depuis tout petit » en a vu d’autres, mais cette saison figure parmi les plus compliquées qu’il a vécues.« Le club a perdu son âme »Tout en convoquant les souvenirs de l’année du doublé, en 2011, il regrette que le LOSC ait perdu son âme et son identité.
« À l’époque, il y avait des gens comme Cabaye, Debuchy, Dumont, qui connaissaient les valeurs du club. Là, nos couleurs sont bafouées. Si aujourd’hui je devais floquer un maillot avec le nom d’un joueur, je serais bien embarrassé… »Plus qu’à la nouvelle direction
(« Le président Lopez a quand même mis 70 millions sur la table, mais il s’est planté »), c’est au jusqu’au-boutisme de l’éphémère entraîneur argentin Marcelo Bielsa qu’il en veut. Franck n’en garde pas moins foi en l’avenir.
« On y croit, on fera les comptes en mai. Il y a un potentiel public ici, on a les infrastructures, le seul truc qui manque, c’est une équipe qui tourne. » Et promis, si Lille descend, ce qu’il n’imagine pas une seconde, il n’ira pas sur le terrain. « De toute façon, à mon âge, je n’arriverai pas à sauter au-dessus des barrières ! »www.nordeclair.fr/144241/article/2018-0 ... er-du-losc